Goma : l’hommage en chanson pour DM Black

Dans un élan de douleur et de solidarité, la scène artistique de Goma s’est mobilisée pour rendre un hommage à l’un des siens, DM Black, réalisateur vidéo talentueux, dont la vie a été fauchée tragiquement le vendredi 27 juin dans une fusillade qui a secoué la ville.
Depuis deux jours, dans l’industrie musicale et culturelle de Goma, l’émotion est palpable, le choc immense, mais face à l’adversité, les artistes musiciens de Goma ont choisi de transformer leur chagrin en un acte de création pour DM Black et sa carrière battue.
C’est une scène des plus émouvantes qui s’est déroulée à quelques pas de la résidence de DM Black, là où sa famille et ses proches se recueillent. Plus d’une dizaine d’artistes, venus de tous les horizons musicaux, ont improvisé un véritable « street studio ». L’objectif : enregistrer en direct une chanson, un hymne, pour saluer la mémoire de celui qui, par son courage et sa gentillesse, avait su conquérir les cœurs.
Les visages étaient marqués par l’émotion – un mélange palpable de nostalgie et de tristesse. Chaque artiste, malgré le poids du deuil, a trouvé la force de griffonner quelques vers, trois ou quatre seulement, pour encapsuler l’essence de DM Black et le souvenir qu’il laisse. Derrière les micros de fortune, les vidéastes, photographes et beatmakers, ses pairs, se sont joints à l’initiative, travaillant avec une ferveur particulière pour que cet hommage soit à la hauteur de l’homme. La foule, rapidement, s’est rapprochée, témoin et participante de cette initiative louable et chargée de sens.
Des noms tels qu’Osée Elektra, Safi Sivan, DOGO Brown, Sisco Ragar, D Black, Naskiss…ont apporté une profondeur inoubliable à cette œuvre collective, rappelant l’existence vibrante de ce réalisateur et vidéaste qui, ironie du sort, avait débuté sa carrière en tant que chanteur.
À seulement 27 ans, DM Black laisse derrière lui un héritage artistique indélébile, une empreinte que Goma ne saurait oublier de si tôt. Son talent, sa passion et son humanité resteront les piliers dans les mémoires de ses proches et de cette industrie culturelle gomatracienne en ascension. Son inhumation est prévue pour le 30 juin, une date empreinte de symbolisme, puisqu’elle coïncide avec l’anniversaire de l’indépendance de la RDC. Comme si le destin avait voulu lier le départ de ce jeune créateur à la célébration de la liberté d’une nation.
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