Analyses / RDC-Sud Soudan : une nouvelle purge, et des questions existentielles

4-2-3-1, 3-4-3…c’était quoi la recette exactement ?
La République Démocratique du Congo a de nouveau galeré avant d’arriver à bout d’une petite cylindrée sur le continent Africain, vendredi soir, dans un match qui était subodoré comme une petite promenade de santé. La victime expiatoire se nommait le Soudan du Sud, sauf que cette dernière a failli coûter le poils de la bête à des Léopards offensivement maladroits et souvent sans idées. Mais la question qui taraude c’est : Que voulait mettre en place Desabre ?
A première vue, le sélectionneur congolais s’est passé de tous ses latéraux droits, repêchés après les blessures de Tuanzebe et Kalulu. Ni le nouveau Ngakia, ni le revenant Bayeye, aucun n’a eu le privilège de se mouvoir sur le côté droit de la défense, dont, bizaremment, la tâche est revenue à Chancel Mbembe, et de fois même Silas Katompa (en position de piston droit). D’où la question : Était-ce plutôt une défense à trois, plutôt qu’à quatre avec Mbemba comme arrière droit ?
En tout cas, tout paraissait brumeux, difficile d’y voir clair. Surtout que, de fois, dans ce match bridé, Silas Katompa ne faisait que des allers-retours sur le côté droit, venant tout le temps en soutien à Chancel Mbemba. De l’autre côté ( à gauche), Arthur Masuaku était bien plus haut que d’habitude. Un positionnement clairement offensif, qui laissait également transparaître un rôle de « piston gauche » et non d’ arrière gauche » pour le défenseur de Besiktas.
Quant-au milieu de terrain, les deux copains Moutoussamy – Pickel ont à nouveau fait bloc au milieu, avec de part et d’autres Masuaku et Silas. Dans des phases défensives, une vraie ligne de 4 se plaçait au milieu, tel un rideau. Le 3-4-3 en ressortait alors assez nettement.
Du desordre et des déchets techniques assez notables
Au delà de cette composition incomprise montée par Sébastien Desabre, la maîtrise technique fuyait à certains Léopards, surtout en seconde période. Des déchets assez inapropriés constatés chez les joueurs comme Wissa, Banza, Pickel… De quoi s’interroger, assez légitimement d’ailleurs sur leur implication.
Simon Banza est resté, comme depuis qu’il joue désormais en sélection congolaise, sevré des ballons exploitables pour numéro 9, Yoane Wissa quant-à lui souvent en dedans de la défense soudanaise et Silas Katompa toujours généreux mais assez maladroit dans les derniers gestes. Conséquence : Seul Théo Bongonda, grâce notamment à son aisance technique a su faire des differences notables dans une animation offensive assez stérile.
Des purges comme celles de vendredi soir, les congolais en sont désormais habitués, surtout au stade des martyrs, quand les léopards se heurtent à des blocs bas. L’animation offensive congolaise, minimalisée (délibérément) par une carence des joueurs techniques au milieu, appauvrit l’attaque de l’équipe, les profondeurs se font rares, tout comme les actions franches. Et la rhétorique de la fin, popularisée par Sébastien Desabre c’est » Tout ce qui compte, c’est la victoire ». Avec raison d’ailleurs, puisque c’est exactement tout ce qui compte dans le football des sélections, et surtout en Afrique où ce n’est généralement pas le plus talentueux qui gagne !
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