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FESKI 2025 à Goma : Un premier jour timide mais des prestations remarquées

FESKI 2025 à Goma : Un premier jour timide mais des prestations remarquées

La première édition du Festival Social du Kivu (FESKI), à Goma, a ouvert ses portes le 10 octobre à la Plage du peuple. Si ce premier pas n’a pas répondu à toutes les attentes en termes d’affluence, il a permis à certains artistes locaux de briller et de se refaire une santé sur scène.

Malgré un cadre idéal – les vagues du lac Kivu, le lieu sécurisé et un podium bien installé – l’engouement du public n’était pas au rendez-vous, occasionnant un retard dans le lancement des prestations. Un autre imprévu, qui aurait pu compromettre le déroulement de l’événement, fut le manque d’information de l’actuel gouverneur de province concernant la tenue du festival. Dépêché sur place pour s’informer, l’incident a heureusement été rapidement réglé, et il a autorisé la poursuite du programme, pour le plus grand soulagement des organisateurs.

Les premiers à monter sur scène, les comédiens Cascadeur et Richmond, n’ont pas réussi à accrocher le public naissant. Leur prestation a mis en lumière la difficulté pour les artistes influenceurs (Tiktokeurs) de convertir leurs milliers de fans numériques en spectateurs physiques. Mira Suka a ensuite fait de son mieux en interprétant deux morceaux qui ont suscité l’attention de ses mélomanes présents.

La première véritable étincelle de la journée est venue de Lion Boy. Le jeune prodige du rap de Bukavu, par son énergie scénique, ses improvisations et son talent, a fait « sauter » le site, qui peinait toujours à connaître l’affluence escomptée. Ce moment fut suivi par les prestations de Seti Dolla et de Danny Chishanganya qui, avec ses chants traditionnels havu, a offert une dimension particulière à ce festival visant à raconter le Kivu autrement. Djanely a clos ce premier plateau avant l’arrivée des artistes les plus attendus.

The Migongo, le talent à surveiller

La superstar de la musique congolaise, Fally Ipupa, s’est invitée sur scène grâce à Mireille Mira, qui a brillamment interprété ses morceaux. The Migongo, par son style unique et sa démarche artistique qui incarne son univers, n’a pas déçu. Il a usé de talent pour faire danser et chanter ses mélomanes et ceux qui le découvraient sur scène, au-delà des réseaux sociaux. Il se positionne comme l’un des grands talents de la musique urbaine de Goma, si ce n’est le plus grand de cette année.

Le retour le plus attendu était celui de Willow Miller. Bien que moins en vogue ces derniers temps, ses morceaux n’ont rien perdu de leur intemporalité. L’artiste, parfois critiqué pour son interprétation en live, s’est surpassé, offrant au public, désormais compté en quelques centaines, un concert à la hauteur de son passé glorieux dans l’industrie musicale de Goma. En deux morceaux, Willow a prouvé qu’il a encore sa place au sein de cette nouvelle génération d’artistes urbains du Kivu.

De son côté, Yosh B a transformé son passage en un véritable spectacle, accompagné de son chœur. Dynamique et maître de sa scène, le rappeur a véhiculé le quotidien de ses pairs à travers des morceaux axés sur des faits de société et ses expériences personnelles. Son passage sera sûrement l’un des plus marquants de cette édition du FESKI, grâce à son sérieux, sa communication avec le public et son attitude scénique irréprochable.

Shako et D Black, les absents qui interrogent

La tête d’affiche de ce premier jour, Afande Ready, a tardé à monter sur scène. Ce temps fut nécessaire pour l’installation de ses musiciens, remplaçants de ceux de la Vision Band, pour la transition et pour les derniers ajustements (son habilleur est même venu ponctuer sa tenue sur scène). Il a finalement pris l’initiative d’aller à la rencontre des festivaliers, qui ont accompagné le rappeur de Bukavu durant la trentaine de minutes de sa prestation, axée spécifiquement sur ses morceaux les plus connus, dont le fameux « Nyiragongo », très sollicité.

L’absence remarquée des artistes Shako et D Black, qui n’ont pas répondu à l’invitation, ont ajouté une tache noire à ce premier jour. Ni les organisateurs ni les chanteurs n’ont encore donné de raisons officielles. Toutefois, selon certaines indiscrétions, D Black aurait souhaité se produire le dernier jour du festival plutôt que le premier, une demande que la direction artistique n’aurait pas acceptée.

A propos de l'auteur

Par: David KASI

David KASI est consultant en Communication et Journaliste indépendant, spécialisé en culture, arts, sport et société. Il travaille aussi dans la presse écrite et collabore avec des médias internationaux en tant que free-lance. Également, il est photo-journaliste.
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