Entretien exclusif – Joé Dwèt Filé : « Je me sens très connecté avec les congolais »

L’artiste français, d’origine haïtienne, Joé Dwèt Filé, a été élu « Meilleur artiste UE » à la deuxième édition des Trace Awards, tenue le 26 février dernier à Zanzibar, l’archipel tanzanien. Pour totalement actu, le chanteur s’est livré sur divers sujets.
Avant de pouvoir aller prendre son trophée et livrer une prestation, Joé Gilles, de son vrai nom, devrait passer sur le tapis bleu de l’événement, comme la plupart des stars invitées. Malheureusement pour le chanteur et auteur-compositeur-interprète, qui est né le 12 mars 1995 à Montreuil, il n’a pas eu l’occasion de faire bouger le public ni même de recevoir son trophée en direct. Les aléas provoqués par les conditions météorologiques défavorables n’ont pas permis aux organisateurs de respecter la programmation.
Malgré ce couac d’organisation, l’artiste s’est dit « content d’être dans l’événement » et de représenter la France et l’Haiti. Ce dernier, « c’est ma culture, c’est toute ma vie j’ai envie de dire », a-t-il déclaré dans l’entretien exclusif qu’il nous a accordé.
S’il est parvenu à se hisser parmi les artistes d’inspirations afro en vogue en 2024, c’est en grande partie grâce à l’immense tube « 4 Kampe ». La chanson est une version revisitée de « Je vais » de Haïti Troubadour interprétée par Éric Charles, de regretté mémoire et Ton Bicha. « Je voulais faire un gros dédicace à mon pays », a avoué l’artiste, qui est impliqué dans la musique dès son plus jeune âge à travers son église, le gospel konpa. « J’ai décidé de reprendre le son que j’ai travaillé à ma façon et ça a donné ce que ça a donné par la grâce de Dieu. On est très content », a-t-il ajouté.
Après son passage à l’église, Joe s’est tourné vers les chansons d’influence afro-caribéenne, principalement des chansons du konpa, afro. Il parvient à sortir son premier album « À deux », en 2019. « Calypso » s’en est suivi en 2021 avec en collaboration avec Ronisia, Naza, Bolémvn et Fally Ipupa de la RDC, un pays qui « représente beaucoup » pour Joe. « On a un lieu d’âme. C’est la famille. La rumba ressemble à du konpa et vice versa. Je me sens très connecté avec les congolais », a-t-il dit.
L’interprète de « Jolie madame » n’a pas oublié d’envoyer le message d’encouragement à ses mélomanes de Goma, ville de l’Est du Congo confrontée à la guerre ces derniers temps : « Tout mon soutien à Goma. Je vois ce qui s’y passe », a souligné Joe. « C’est vraiment très grave. J’essaie d’apporter mon soutien comme je peux en espérant que les choses s’arrangent. Toute ma force aux gomatraciens », a conclu notre entretien.
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