Tribune / RDC : Une justice malade va condamner à mort
Les États aux justices boiteuses ne peuvent peut-être se permettre certains luxes.
La criminalité est devenue endémique à la société congolaise. Il lui faut donc le moyen répressif le plus rigoureux pour en éviter la persistance et la généralisation. La peine de mort semble, aux yeux des dirigeants congolais, le procédé curatif contre ce mal qui a érigé domicile en RDC.
La charrue avant le bœuf
« On ne peut habiller un chapeau tout neuf à un homme tout nu », dit-on.
« La Justice au Congo est malade ». Cette expression n’est pas notre invention. C’est le magistrat suprême, le Président de la République lui-même qui l’a récemment reconnu dans une adresse aux congolais.
Le message enfui dans cette phrase pleine de controverses allait dans le sens de demander aux congolais DE NE PASSE CROIRE EN CETTE JUSTICE. D’ailleurs certains élus invalidés par la Cour Constitutionnelle le font déjà très bien, en remettant en cause les arrêts prononcés par la Haute Cour contre leur élection. Personne n’a désormais l’obligation de croire en la Justice congolaise. À moins que l’on soit naïf!
Mine de rien, c’est à cette justice « Malade » qu’on confie l’épineuse charge de prononcer la mise à mort contre les citoyens congolais, qu’elle aura visiblement du mal à juger en toute transparence et équité. Quel paradoxe!
Évidemment que la justice congolaise n’est pas apte à arrêter ou décider de la mise à mort contre un justiciable, autant elle même est agonisante. Il lui fallait donc, avant tout, un exorcisme, avant de la charger d’une aussi laborieuse tâche. N’est-ce pas qu’un malade ne peut pas juger ?
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