« Oui, je suis très nostalgique de la danse du passé «
Faraja BATUMIKE est l’un des rares danseurs de Goma à avoir réussi à faire le pont entre l’ancienne génération et la nouvelle. Au profil transgénérationel, le créateur et directeur de Goma Danse Festival n’oublie pas ce passé glorieux où la danse faisait encore exploser les salles.
Une danse spectaculaire mais sans identité
Il y a quelques années en arrière, la ville de Goma était sous l’emprise de la danse « moderne ». C’était impossible de tenir une quelconque activité culturelle sans y adjoindre une séquence de danse. Les groupes de danse pullulaient et se livraient une concurrence rude. Difficile d’oublier les noms comme Street Danse, Magic Danse, Arsenic, Rinha Crew et tant d’autres dont chacune des productions arrêtaient le temps.
Faradja BATUMIKE est l’un des rescapés de cette ère. « À cette époque, nous étions très célèbres », se rappelle le patron de Goma Danse Festival qui a intelligemment compris que « cette danse ne nous faisait pas avancer ».
À cette époque où le Salama Kivu International Film Festival « SKIFF » défrayait les chroniques, autant que les lieux des spectacles refoulaient les gens, la danse était certes spectaculaire et rassemblait plus de mondes, mais dans le fond c’était vide. « Nous copions les pas que nous téléchargions, et nous les reproduisions parfaitement. Nous ne savions d’ailleurs pas ce que nous dansions. Il n’y avait pas de style. Il n’y avait rien au fait », se rappelle FARAJA.
L’ayant compris avant tous ces compagnons de danse, Faraja BATUMIKE s’était tourné vers la vraie danse. » C’est d’ailleurs pour ça que nous avons créé Goma Danse Festival », a révélé celui qui, depuis ses 23 ans d’âge combat l’autarcie dans le chef des danseurs de Goma.
Le collectif, une des anciennes valeurs à retrouver
La 7 ème édition de Goma Danse Festival apporte une rénovation majeure. La danse en groupe, graduellement mise en veilleuse par plusieurs danseurs est réchauffée. « À l’époque nous dansions toujours en équipe parce qu’il n’y avait pas d’identité individuelle, et c’était spectaculaire. Les danseurs de la nouvelle génération le font très rarement. Voilà pourquoi nous insistons sur le collectif dans cette édition », nous a confié FARAJA qui, par ailleurs, s’avoue être très nostalgique de l’ancienne danse de Goma.
Depuis le 10 Juin dernier, jusqu’au dimanche 16, l’institut français accueille les danseurs venus de tous horizons. De la France, à la Belgique, en passant par les États-Unis, et même les pays des grands lacs, Goma cristallise de nouveau les attentions, comme d’habitude depuis 7 ans.
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Vaben vaben !
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