Loose Joint, ancien danseur de Michael Jackson, impressionné par le talent gomatracien
Le danseur américain et l’un de pionniers du Hip-hop, Loose Joint était à Goma pour le compte de Goma Danse Festival, qui fêtait sa septième édition cette année. Le new-yorkais, qui a assisté aux spectacles, s’est dit impressionner par les danseurs locaux.
Les années s’echainent et le Goma Dance Festival, l’un des rendez-vous majeurs de la danse en RDC, rehausse le niveau de son casting. Si cette édition a accueilli les icônes mondiales de la discipline telles que Lilou ou Junior Boya, le pays de l’oncle Sam a été représenté par une figure emblématique, à la personne de Loose Joint.
Jamel Brown, maintenant connu sous le nom de Loose Joint, est un danseur hip-hop freestyle new-yorkais avec 40 ans d’expérience. Il est passé des rues de New York à la scène, à la télévision et au cinéma. Jamel fait partie du monde de la danse depuis son enfance. Enfant, il regardait son oncle et ses proches danser lors des fêtes de famille. Mais c’est au début des années 70, lorsque la culture hip-hop est née, que Jamel tombe amoureux du hip-hop et de la street dance.
Une longévité due à « l’amour de la danse » et à « l’amour de la musique », comme il l’a souligné dans une interview exclusive qu’il nous a accordée, pendant la dernière soirée du festival, le 16 juin dernier. « Pour moi, j’ai l’impression que cela a été toujours mon choix d’être danseur…j’ai trouvé ma raison d’être très tôt dans ma vie et je n’ai jamais vu de raisons de l’arrêter ».
Pour se perfectionner, Il s’exerçait régulièrement devant les grandes vitrines des banques, les utilisant comme miroirs. Son acharnement l’a amené à travailler avec des artistes tels que Michael Jackson, Mariah Carey, Will Smith, P.Diddy et Jay Z, pour ne citer qu’eux.
Pour le « King de la pop », Loose Joint a eu la chance d’être parmi les danseurs de la chanson « Remember the time ». De cette expérience, le danseur expérimenté ne peut garder que les bons souvenirs. « C’était incroyable », nous-t-il dit avant de relater : « En tant qu’enfant, j’ai grandi en tant que danseur de rue…dans les années 80, on avait l’habitude d’imiter Michael Jackson. Nous tous, nous idolâtrions Michael Jackson. Il était un de mes héros. Ça était incroyable d’être l’enfant qui l’imitait jusqu’à tourner un clip vidéo avec lui. C’est le sentiment le plus surréaliste qui soit de répéter avec lui dans le studio et parfois de lui corriger ». Un seul regret nourrit quand même la légende : « Mon plus grand regret, c’est d’avoir pas pris une photo avec Michael Jackson », a-t-il ajouté.
Maître du hip-hop freestyle, Loose Joint captive le public par sa gestuelle fluide, ses transitions saisissantes et sa musicalité. Son style s’appuie sur diverses influences telles que le popping, le verrouillage et le boogaloo, créant une danse de liberté et d’improvisation. Grace à son expérience, il a déjà visité plusieurs pays mais jamais un de l’Afrique. C’était donc pour la première qu’il foule ses pieds sur le continent noir. Comme beaucoup d’autres étrangers arrivés en RDC pour la première fois, la surmediatisaon de la guerre au Congo a pris le dessus dans son mental. « Je sais que le Congo est frappé par la guerre, comme on le voit à la télé », a souligné le danseur. « Les millions de personnes sont tuées au Congo et les enfants sont utilisés pour les travaux lourds. En étant en Amérique, je ne savais pas sur quoi m’attendre mais je suis sûr que la région dans laquelle je venais n’était pas très bonne. Ce qui m’a rassuré c’est Faraja [ Directeur du Festival ] qui ne pourrait pas m’inviter si j’étais en danger. Il m’a envoyé des vidéos et j’ai vu qu’il y avait un événement magnifique ici ».
Lors de compétions organisées lors du festival, Loose Joint était parmi les membres du jury. Il a profité pour contempler le talent des artistes locaux et ceux venus de la région de grand-lacs qui ont prouvé qu’ils étaient capables de jouer tous les styles. « Je vois beaucoup de passion. Je vois beaucoup d’énergie », a-t-il analysé. « Je suis impressionné parce que se passe ici. J’ai vu que ce sont le Krump et le Break Danse qui ont beaucoup de fans ici. C’est bon de voir toute cette énergie ici ».
On dit les grands n’arrêtent pas de rêve et d’être ambitieux. Loose Joint ne fait pas exception. Il ambitionne ouvrir « une grande école de danse hip-hop et des arts martiaux », deux disciplines qui « font partie de sa vie depuis l’enfance », a-t-il conclu notre interview.
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