Lilou, l’icône mondiale du breakdance, inspire et soutient la scène artistique de Goma
Une fois de plus, Ali Ramdhani, connu mondialement sous le nom de Lilou est à Goma pour le compte de la 7e édition de Goma Danse Festival. Ce rendez-vous annuel se tient depuis le 10 juin dernier et il ira jusqu’au 16 juin. Le franco algérien a animé un atelier sur le breakdanse et le hip hop et a profité pour lancer un message aux ternisseurs de l’image de Goma.
Cheveux blonds couverts sous une casquette et toujours avec ses lunettes, Lilou, de loin, est remarquable. Son look et son attitude attirent les artistes locaux à venir puiser de la connaissance à cette icône mondiale du breakdanse et de hip-hop.
C’est pour la nième fois qu’il arrive à Goma, toujours invité par Goma Danse Festival pour les ateliers et le workshop qu’il anime avec passion et rigueur. « Ça devient un passage obligé que je dois faire au moins une fois par an je vais dire », nous a-t-il confié dans une interview exclusive accordée tout jusque après son atterrissage sur le sol congolais. « Et ça me fait plaisir parce que maintenant je connais les breakers d’ici. Je vois l’évolution et je vois que le festival aussi, il grossit », a-t-il continué sur le même ton.
À Goma, cette édition de Goma Dance Festival est parmi les rares événements culturels et artistiques qui ont résisté à la vague d’annulation ou de report. En effet, suite aux affrontements qui continuent entre les rebelles du M23 et les FARDC aux alentours de Goma, plusieurs organisateurs d’événements ont jugé bon d’annuler ou de reporter jusqu’à la fin de l’année. La guerre, elle ne tue pas seulement les personnes. Elle tue également le rêve dont celui de plusieurs jeunes danseurs qui ambitionnent d’être les « Lilou » des années prochaines. Une perception qui se tend même au niveau international où la ville touristique congolaise est perçue comme une zone dangereuse. « J’ai des collègues qui ont appris que je venais à Goma. Ils se faisaient du soucis mais j’ai dis, les gars ce n’est pas la première fois que j’y vais, c’est hyper cool », a souligné Bboy Lilou, comme on l’appelle aussi.
« Faut pas écouter tout ce qui se dit dans les médias », a prévenu l’artiste à ses compères qui hésitent à visiter Goma. « C’est sûr qu’il peut se passer des choses mais partout dans le monde il y a le soucis », a continué par relativiser avant de souligner : « Au contraire, s’il faut parler de la ville de Goma, il faut mentionner les choses positives, les choses bien. C’est ça normalement qu’on devrait voir dans les médias…moi quand je viens ici, je ne penses pas à tout ce que s’y passe. La région, elle est chaude au niveau de danseurs et du festival ».
Né en 1984 et ayant grandi dans la banlieue le Lyon en France, Lilou avait découvert le hip-hop à l’âge de 12 ans. Actuellement, Il est l’un des danseurs de hip-hop les plus titrés du monde et est considéré comme une légende du breakdance. Il est désormais un globe trotter, comme il se définît sur ses réseaux sociaux. Lilou, avec ses acolytes, est dans une tournée en Afrique de l’Est dans l’objectif de faire émerger le breakdanse et donner les opportunités aux talents qui se distinguent. Les deux derniers bénéficiaires sont gomatraciens. Bboy Daniko et Lucas ont été invités en Europe dont au Festival de Vaulx de Lilou.
De ces expériences africaines et surtout de Goma, le gagnant de RedBull BC One en 2005 et 2009, note « une bonne progression pour les artistes de Goma et de la région de grand lacs », a-t-il dit avant de poursuivre : « La première fois que je suis venu, c’était en 2018…là je suis sur la 4e ou 3e fois que je viens. On voit déjà de progrès. Si j’ai commencé à inviter les artistes d’ici, c’est justement parce qu’ils ont progressé ».
Celui qui est ceinture noire de Kung Fu depuis l’âge de seize ans a finit notre entretien avec un conseil pour ceux qui lui prend comme modèle : « Croyez en vos rêves, entraînez-vous durs et soyez patients ».
A propos de l'auteur