GOMA: La société civile, des vrais tigres de papier
Ce machin qu’on appelle société civile ne fait plus peur à personne.
Tel un vrai coup d’épée dans l’eau, l’appel à 2 jours de ville morte d’une frange de la société civile n’a pas été suivi à Goma. D’ailleurs, personne ne l’a calculé. Pourtant, la paralysie des activités devrait être observée depuis mercredi.
Qui suivre et Qui ignorer?
C’est quoi d’abord la société civile? N’est-ce pas « une chimère insaisissable » comme le décrivait Yvon THERIAULT ?
Déjà, de par son éclatement, dû du fait des sous-ensembles hétérogènes qui s’y meuvent, la société civile semble indéfinissable. D’ailleurs, celle de la RDC, plus principalement de la ville de Goma est tellement divisée qu’elle donne du tournis aux chercheurs qui tentent de la théoriser. « Il y en a de substancialistes, d’intégrationnistes et d’interactionnistes », aimait nous détailler un de nos enseignants en science politique à l’Université de Goma.
Ainsi donc, de cette complexité quasi-actée ressort une évidence. Celle d’une division entretenue par les politiques. D’ailleurs, Quoi de mieux pour des politiciens que d’interagir avec une société civile divisée ?
Le fait est que, l’inefficacité de la société civile tient de son éclatement. Il y en a déjà de pro-régime et d’anti-régime. On trouve rarement des vrais collectifs qui constituent, tel que le veut Henry LAMOUREUX, un rempart contre le despotisme de la société politique, à travers un débat public honnête et non complaisant.
Appel à la ville morte, un échec prévisible
Mis à part le contexte qui ne lui était pas favorable, alors pas du tout, l’appel à la ville morte lancée par l’une des organisation de la société civile a également été étouffé dans l’œuf par un contre-appel venant d’une autre organisation de la société civile.
Quand la première mobilisait pour « La réfutation des résultats des élections présidentielles à travers une forme de désobéissance civile », l’autre appelait les gomatraciens au retenu et les candidats malheureux à « saisir les voix légales et judiciaires ». Une double tendance qui affirme l’analyse en sus. Celle d’une société civile manipulée par les politiques de toutes tendances et dont malheureusement, l’éloignement avec la population ne fait qu’accroître l’irresponsabilité et son l’illégitimité.
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