Festival AMANI 2024 : le vrai verbe c’est « Annihiler »
Voici comment s’évaporent des mois de préparation d’une dixième. Depuis la petite matinée de ce jeudi 14 Novembre, à un jour du début de la dixième édition du festival AMANI, vient de tomber la confirmation de l’annulation, mieux de l’annihilation de cet événement socioculturel.
Soudain, plus rien !
Le verbe annihiler convient parce qu’il traduit au mieux la profondeur des pertes occasionnées par la décision « controversée » de la Mairie de Goma. Ces pertes ne se chiffrent pas seulement en matériel, mais surtout en immateriel. Et c’est sans doute les plus importantes.
« 10 ans de courage », comme l’a indiqué récemment Vianney BISIMWA ( Coordonateur du Festival Amani) viennent de partir en fumée. A cela s’ajoutent des mois de réflexions, d’immaginations, de débauches d’energie pour la tenue de l’édition mort-née.
« Annihiler » parce que c’est des mois de stress dans le chef des organisateurs, d’engouements chez les festivaliers et d’excitations chez les artistes qui viennent d’être non pas annulés, mais anéantis, de la plus accablante des manières.
« Annihiler » parce que ce n’est pas les sommes vertigineuses d’argent déjà investies, des contrats déjà signés et les matériels déjà érigés qui causent plus des peines que les rêves ou les opportunités brisées pour un tas d’individus qui voyaient en cette dixième édition du festival Amani une véritable vitrine d’expression pour les uns, un précieux débouché pour d’autres, voire un tremplin pour certains.
« Annihiler » parce que plus rien ne sera comme avant, autant les artistes, selon qu’ils soient musiciens, danseurs, décorateurs, slameurs, graffeurs…, n’avaient jamais subi un tel affront, dans ce que d’aucuns qualifiaient de la scène la plus prestigieuse à l’Est de la République Démocratique du Congo.
« Annihiler » parce que le compte est remis à « zéro », « ex nihilo », comme si tout repartait de nulle part. Et dire que desormsais, le scepticisme couverait les prochaines éditions. Fin, s’il y en aura encore bien-sûr !
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