Festival Amani 2024 : Ferre GOLA, un concert qui laisse un goût d’inachevé
Connu pour sa voix céleste, et ses musiques toujours aussi calibrées sonorement, Ferre Gola s’est produit, ce dimanche, au village Ihusi, dans le cadre du festival Amani. Et comme on pouvait bien s’y attendre, la voix du « Padre » collait parfaitement à celle sur laquelle on a l’habitude de s’enjailler dans les discothèques.
Cependant, le seul bémol dans cette production grandeur nature, devant d’immenses foules, demeure dans le choix des titres. Nombre d’insatisfaits s’attardent sur le fait que Ferre Gola a joué certaines chansons, plutôt que d’autres. C’est tout de même difficile de satisfaire tout le monde!
C’est peut-être d’ailleurs pour ça que, de manière assez étrange, dès la fin de sa première chanson ( Maboko Pamba), le baptisé « Jésus de Nuances » s’est tout de suite tourné vers le public. « Nayemba nzembo Nini ? ». Chose qui a surpris plus d’un, connaissant très bien que cette interaction survient rarement dans les premiers moments d’un concert.
Aucune nostalgie
Bien qu’ayant un répertoire assez consistant, Ferre Gola n’a presque pas pioché dans ses anciens albums. Une douche froide pour les « anciens » amoureux de la Rumba. Et pourtant, le Padre peut, contrairement à plusieurs autres musiciens congolais, se targuer d’une carrière transgénérationnelle. Les nouveaux et les anciens s’y retrouvant facilement.
« Je suis venu ici pour l’entendre chanter 100 Kilos ou ses anciennes chansons quand il était encore avec Koffi ou Werra », s’est plaint un festivalier, dont visiblement l’âge est un peu plus avancé. Ce dernier est reparti du village Ihusi avec un goût d’inachevé.
Peu de sons, beaucoup de danses
Il va sans dire que les foules de gens se sont agglutinées devant le podium pour « entendre » Ferre Gola, plus que le « voir » trémousser son corps, même si il s’y connait à merveille.
Contre toute attente, « le capitaine qui amène la Rumba congolaise au bon port » s’est souvent évertué à faire parler ses hanches plutôt que sa voix. Il a tellement insisté dans cet exercice jusqu’à y associer le public. Ce qui a pris beaucoup de temps pour une prestation qui n’aura duré qu’une heure et demie.
Toutefois, « Chair de poule » a déroulé ses chansons célèbres, telles que « Éliminé », « Tucheze », « Bizorbi » et même « Pyromane », sur insistance du public. En contraste, ses trois numéros les plus en vogue actuellement : « Carte rose », « Double Taux » et « Seconde chance » ont tous été laissés aux oubliettes. Que dire des tubes comme « Diki-Diki », « Mea Culpa » ou encore « Porte-monnaie » très connus et appréciés localement.
Au finish, c’est avec un goût d’inachevé pour les uns et une entière satisfaction pour les autres que Ferre Gola repart de la dixième édition du festival Amani, 6 ans après avoir presté sur la même scène. Et bien contrairement à ce dimanche, le Padre avait, ce jour là au collège Mwanga, ravivé une telle nostalgie avec ses anciennes chansons, que les gens en versaient les larmes.
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