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Burundi: le Festival d’Humour de Buja se clôture avec des blagues congolo-burundaises

Burundi: le Festival d’Humour de Buja se clôture avec des blagues congolo-burundaises

La deuxième édition du Festival d’Humour de Buja s’est clôturée le vendredi 23 février avec les prestations de Michael Sengazi, du Burundi et Abelle Bowala, de la RDC. Leurs sketchs ont exploré plusieurs thématiques relatives à ce qui est vécu dans ces deux pays voisins, de la région des Grands-Lacs africains.

On connaît que le dernier jour d’un événement artistique et culturel est toujours explosif. Entre l’engouement du public et l’adrénaline des organisateurs et artistes qui doivent bien finir l’événement, le vendredi d’humour à Bujumbura était pourtant teinté des prestations moyennes, par rapport aux deux premières journées.

Les ateliers devraient aussi se terminer. C’est le suisse d’origine congolaise, Christian Mukuna qui a animé ces derniers instants avec les humoristes de Buja Comedy Club. Du haut de ses 7 ans de carrière et des plus grandes scènes qu’il a déjà visitées, Chris a encouragé les apprenants à se tenir sur leur passion, tout en travaillant sans relâche, dans le but de réaliser leurs plus grands rêves.

Au crépuscule de la journée, la cour de l’Institut Français du Burundi était déjà pleine de personnes pour assister aux spectacles. Sur l’esplanade, ce sont les locaux qui ont fait le show en offrant aux spectateurs les premiers rires de la soirée. Juste avant 18h30’, le stock de billets d’entrée était déjà épuisé. Preuve que tout le monde voulait à tout prix participer à cette dernière soirée, n’en déplaise à ceux qui sont venus en retard et ont manqué les tickets. C’était donc un sold out consécutif pour les organisateurs.

Au menu de la fermeture des rideaux, deux africains sur la scène: Michael Sengazi, burundais qui a aussi des origines rwandaises et Abelle Bowala, congolaise. C’est cette dernière qui a été la première à monter sur scène. Et dès son entrée, elle a exposé la culture congolaise de deux façons : elle a été vêtue en mode « Kitendi: » un costume cousu en tissu et elle est entrée sur scène avec l’ambiance de la chanson « Service » de Fally Ipupa. Les congolais dans la salle, qui étaient nombreux, n’ont pas manqué de l’accompagner, que ça soit en applaudissements ou en danse. Bon spectacle à la congolaise avant les rires.

Ses blagues ont voyagé sur plusieurs pays. Elle a parlé de ses manques de visas, ses séjours dans différents pays, sa silhouette de garçon pourtant elle est une fille et surtout de sa vie dans la ville de Kinshasa. Elle a un peu vexé les sensibilités, en témoignent les réactions du public, quand elle a voulu aborder le sujet de l’homosexualité. Au Burundi, l’homosexualité est bannie.

Elle a fini son spectacle, qui a dépassé une heure, par une standing ovation méritée de la part du public.

Pour la deuxième partie de la soirée, c’est Sengazi qui devrait mettre le point final sur cet événement parrainé par Valery Ndongo, qui a, encore une fois, joué le rôle de MC de la soirée. Michael Sengazi est probablement, depuis quelques années, l’ambassadeur de l’humour en particulier, et de l’art burundais à l’international. Le lauréat de RFI Talent du rire en 2019 a déjà représenté son pays sur presque toutes les grandes scènes de l’humour, que ça soit en Afrique ou en Europe. Sans langue de bois, dont on lui connaît, Sengazi a exploré un éventail des sujets sans repis. Il a parlé de la COVID 19, de son pays en évoquant le contrôle des agents de l’ordre et où la météo à la télé. Il a fait passer des coups de pinceau à son spectacle en incluant quelques fois le Kirundi. Il a clôturé de la plus belle façon l’acte du Festival d’Humour de Buja en montrant qu’il est le « guide touristique de l’humour » de la région.

Sur l’ensemble des 3 journées, la dernière n’a pas été à la hauteur, artistiquement parlant vu les irrégularités scéniques constatées de la part des deux invités. Toutefois, l’expérience a été immersive que pour le public présent et les humoristes locaux, qui ont profité de l’occasion pour grandir et apprendre de ceux qui ont déjà fait un grand chemin dans ce métier.

A propos de l'auteur

Par: David KASI

David KASI est consultant en Communication et Journaliste indépendant, spécialisé en culture, arts, sport et société. Il travaille aussi dans la presse écrite et collabore avec des médias internationaux en tant que free-lance. Également, il est photo-journaliste.
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