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À Bujumbura, Oualas, Ndongo, Christian Mukuna,… font rire à l’africaine

À Bujumbura, Oualas, Ndongo, Christian Mukuna,… font rire à l’africaine

La deuxième édition du Festival d’Humour de Buja se tient dans la capitale du Burundi depuis le 21 février. Elle devra se clôturer ce 23 mais pour les deux jours de prestations, les artistes invités ont tenu leurs promesses en faisant des blagues basées sur le vécu des africains.

Ce numéro, désormais annuel, du rire s’inscrit dans sa continuité avec l’objectif de pérenniser cette grande manifestation culturelle à forte visibilité autour de l’humour au Burundi qui s’adresse au plus grand nombre. Pour ce faire, les organisateurs, dont l’Institut Français du Burundi, invitent les humoristes africains ou d’origine pour faire des masterclass en faveur des artistes régionaux.

Ils étaient une quinzaine qui se sont réunis pour la première fois, le mercredi 21 février. En face d’eux, c’était la congolaise Abelle Bowala. Cette artiste est l’une des premières dames en RDC à faire cet art. Pour son jour d’atelier, la congolaise, diplômée de l’Academie des Beaux Arts de Kinshasa, a partagé avec les apprenants les astuces pour écrire un beau sketch d’humour. Une expérience émouvante pour ces jeunes qui rêvent de faire aussi un parcours glorieux sur le continent et aussi dans le monde.

Pendant la première soirée, ce sont eux, ces mêmes jeunes faisant partie de Buja Comedy Club, qui ont donné les couleurs du festival en faisant des prestations encourageantes sur l’esplanade, aménagée à l’occasion, à l’Institut Français du Burundi. Ils étaient 5 qui ont mis en avant leurs talents devant plusieurs centaines de spectateurs diversifiés venus se détendre sur les histoires racontées par ces jeunes. La soirée s’est poursuivie avec les prestations tant attendues de Christian Mukuna, le suisse d’origine congolaise et de Valery Ndongo, du Cameroun.

Ces deux invités ne pouvaient pas se produire à l’esplanade. Eux, ils devraient faire déplacer le public. Comme c’était prévu d’ailleurs. C’est dans la grande salle de l’Institut Français que le spectacle a été déplacé. Bien assis dans cette belle salle de spectacle, les spectateurs avaient hâte d’entendre et de rire avec les premiers invités qui, le moins que l’on puisse dire, ont coché toutes les cases.

Le premier à faire son entrée, c’est Chris Mukuna mais avant, le maître de cérémonie du jour devrait nous emballer. Quoi de mieux que Oualas, l’humoriste et star des réseaux sociaux, qui a bien ouvert les rideaux. Le One Man show de Chris, qui est également un homme de télévision et de radio puisqu’il officie sur RTN, Canal Alpha et la RTS (médias helvétiques), s’est statué sur son vécu personnel. Il a raconté , durant presqu’une heure, les anecdotes sur les différences et les ressemblances de la vie européenne et africaine. Une prestation qui a été saluée par le public en témoignent les acclamations incessantes dans la salle et surtout la standing ovation dont il a bénéficié à l’issue de son spectacle.

« Le continang » a été mis en avant dans cette fête d’humour par le très connu de la scène africaine Valery Ndongo. Il est, comme à la première édition, le parrain de ce festival. Dès son entrée, le public était en transe. Preuve de plus que le public burundais l’a déjà adopté. Et lui, de son côté n’a pas manqué de taquiner le pays de mille et une colline pour sa non-participation à la dernière coupe d’Afrique des Nations dans sa prestation. De nationalité camerounaise, Ndongo, qui est le créateur de l’Association Africa Stand Up en 2009, a focalisé la grande partie de son spectacle sur des taquineries sportives allant de la Côte d’Ivoire à l’Algerie en passant par la RDC. Lui aussi, a eu droit, avec raison, à une standing ovation.

Pour le deuxième jour du festival, le jeudi 22 février, le rythme s’est un peu accentué avec deux ateliers dans la journée pour les humoristes locaux. En premier avec Oualas qui a conseillé aux participants : « On peut faire rire sans utiliser la vulgarité ». Dans la salle d’apprentissage, les humoristes en herbe ont passé à la pratique en écrivant et en jouant sur place quelques sketchs. L’humoriste marocain grandi en Côte d’Ivoire n’a pas manqué l’occasion de plus de corriger les textes des apprenants tout en partageant ses expériences de 16 ans de carrière. En deuxième lieu, Michael Sengazi est venu travailler l’attitude scénique avec ses compatriotes, lui qui fait déjà la fierté du pays en ayant déjà joué sur des plus grandes scènes de l’humour africain. Le talent du rire de la RFI en 2019 a fait aussi des séances pratiques en donnant du temps d’exercice pour chaque participant.

Comme à la première journée, 5 autres humoristes de Buja Comedy Club ont fait les premières parties du festival. La salle de spectacle a été bondée de monde et a fait sold out, contrairement à la première soirée où il y avait quelques places non prises. Oualas était l’invité, le premier mais Valery Ndongo a pris la charge de jouer au MC. Pour sa première fois au Burundi, il a présenté son deuxième spectacle « Dans la tête de Oualas », qui s’inspire de son vécu d’enfant marocain ayant grandi en Côte d’Ivoire en mêlant stand-up et one-man show. Il a terminé son spectacle avec un petit slam qui a plongé le public dans la nostalgie avant qu’il ne lui offre une standing ovation de plusieurs minutes. Témoignage que Oualas reste l’un des meilleurs humoristes de sa génération en Afrique francophone. L’humoriste Raoul a eu la lourde charge de clôturer la soirée. Une erreur de la part de la programmation puisque la salle s’est vidée quasiment, surtout que son spectacle était en entièreté en Kirundi. Toutefois, le local a tenu de son mieux en faisant rire ceux qui sont restés avec ses sketchs décrivant les comportements de gens par quartiers de sa ville de Bujumbura.

Les deux premières journées ont montré l’étendue que prend ce projet et promettent une bonne clôture, ce vendredi, avec les prestations de Michael Sengazi et Abelle Bowala, la congolaise.

A propos de l'auteur

Par: David KASI

David KASI est consultant en Communication et Journaliste indépendant, spécialisé en culture, arts, sport et société. Il travaille aussi dans la presse écrite et collabore avec des médias internationaux en tant que free-lance. Également, il est photo-journaliste.
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