GOMA : naufrage de Kituku : quand l’irresponsabilité et la cupidité font cause commune
Les voilà entrain de couler. Voyons voir comment ils peuvent bien s’en sortir. Filmons pour ne rien rater.
Une centaine de congolais sont restés sous les eaux très gazeuses du lac-kivu ce jeudi, après qu’un bateau catalogué « MV MERDI » a échoué, à quelques mètres du port de Kituku où, chaque lundi et jeudi, des milliers de commerçants débarquent de Minova pour écouler leurs produits champêtres.
Ce naufrage d’un bateau, qui disons-le, relève de quelque chose d’assez rare sur le lac Kivu, est en soi une partition jouée « magistralement » par une série d’irrespondable, et dont Totalement Actus se charge d’en épingler les rôles majeurs.
1 L’irresponsable d’où tout est parti : le chef d’embarcation.
Bon, avouons-le aussi que ce n’est pas la première fois qu’il embarque 5 fois plus de gens que la capacité d’accueil du bateau. C’est sûrement la réponse avec laquelle il se gargariserait à l’heure actuelle.
Le chef d’embarquement du défunt MV MERDI, s’il en existe évidemment, a réalisé l’exploit d’embarquer dans un petit équipage un poids « titanesque », composé à la fois d’une centaine de passagers et des tonnes de marchandises.
Sa cupidité était telle que, l’argent du billet suffisait pour embarquer. Seule la mobilisation des recettes comptait. D’après-tout, ce n’était pas la première fois. Résultat : le bateau ne pouvait plus supporter le poids lui confié, encore moins sur les eaux agitées qui environnent Kituku.
2 L’irresponsable exécutant : le capitaine
Il paraît qu’il avait les bras liés au gouvernail et la bouche cousue des scotchs pour ne pas signifier au chef d’embarquement la lourdeur de mener à bon port un bateau aussi surchargé.
Mine de rien, ce deuxième aventurier de l’histoire a levé l’ancre, avec tous les risques possibles. Il a engagé le bateau et la vie des passagers sur la voie vers Goma. Une fois n’est pas coutume !
Malheureusement, la chance n’a pas répondu. Pris par d’importantes vagues, le capitaine n’a pas su garder sur l’eau un bateau surpeuplé et surchargé dont les eaux secouaient à bas bord et à tribord. Et le drame arriva !
3. L’irresponsable suprême : l’Etat
Lui, il est généralement partout et nulle part. Partout où il y a quelque chose à prendre, et nulle part où il y a quelque chose à faire.
Comme dans ses habitudes, il était là avant le départ du bateau. Pas pour s’assurer de la sécurité de l’équipage et des précautions prises quant-à ce, mais pour bien « rançonner les passagers ». Son attention était ailleurs.
Et pourtant, c’est lui qui doit réguler le secteur. C’est lui qui doit contrôler les préalables réunis avant tout départ d’un bateau. Hélas, il a encore démissionné de ses attributions, tel un vrai irresponsable qui n’exécute plus aucun de ses devoirs. Mais attention ! C’est sûr qu’il enterrera dignement toutes ces victimes de Kituku.
À cette occasion, les plus beaux decors seront plantés. Les invités prestigieux viendront de Kinshasa et d’ailleurs, afin de rendre un vibrant hommage à toutes ces personnes mortes de sa propre irresponsabilité. Oh! l’Etat congolais !
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