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Edito / Dossier MBEMBA : l’OM danse autour d’un volcan

Edito / Dossier MBEMBA : l’OM danse autour d’un volcan

À 10 jours de la fin du mercato estival, l’Olympique de Marseille se heurte toujours au stoïcisme de Chancel MBEMBA. Poussé vers la sortie, à un an de l’expiration de son contrat, le Léopard tient mordicus à aller jusqu’au bout, c’est à dire en 2025.

Pour faire fléchir le demi-dieu dans sa constance, les dirigeants de l’OM usent de tous les moyens en leur pouvoir. Histoire de tirer des dividendes d’un joueur qu’ils ont également reçu gratuitement.

Après avoir écarté MBEMBA du groupe premier, le club phocéen avait capitalisé une petite embrouille provoquée par le capitaine de la sélection congolaise pour faire de ce dernier un véritable paria. Il s’en est était d’ailleurs suivi une mise à pied, qui n’aurait d’ailleurs pas suffit. L’episode des doigts d’honneur de Chancel à Ali RAZAK, proche de BENATIA.

Dans la soirée du mardi 20 Août, une annonce du licenciement de MBEMBA a eu l’effet d’une bombe sur la toile. Mais, ce n’était qu’une rumeur, puisque quelques heures plus tard, le club a plutôt annoncé une sanction de nature différente contre son défenseur : Une retenue sur salaire !

Que dit la loi ?

Il est tout à fait intéressant d’intérroger la régularité de cette sanction privative d’une partie de salaire contre Chancel MBEMBA. Surtout que l’initiative de la mise à l’écart (loft) ne vient pas du joueur lui-même, mais du club.

Généralement, la retenue sur salaire est une sanction de “réparation” pour l’employeur. Or, dans le cas de Chancel MBEMBA, sa mise à l’écart de l’équipe est totalement du fait de la volonté du club, donc de l’employeur. À aucun moment le congolais s’est soustrait de ses obligations vis-à-vis du club. Lui qui se dit toujours disposé à respecter les termes de son contrat.

Ainsi donc, partant du caractère synallagmatique du contrat de travail, qui voudrait que les obligations soient réciproques entre les deux parties, aussi longtemps que le contrat court encore, il est de toute évidence que MBEMBA est préjudicié dans ses droits. Au moment où lui est disposé à rendre ses obligations vis-à-vis du club (Jouer), le club lui n’en veut plus. À qui la faute ?

Attention !

Un contrat synallagmatique tient sa substance au fait que les deux parties sont soumises à des obligations réciproques. Si MBEMBA est disposé à accomplir ses devoirs, l’OM doit également faire autant. Après tout c’est le club lui-même qui a décidé de se passer des services du congolais, et pas le contraire.

En outre, le droit de travail français est clair à ce point. Un employé ne peut être soumis à une retenue sur salaire qu’en cas de détérioration du matériel de travail, absence/ retard au travail ou encore à cause du trop perçu . Ce, dans le but de réparer l’employeur dans les préjudices subis.

Or, aucune de toutes ces fautes n’a été commise par Chancel MBEMBA. Lui à qui les dirigeants de Marseilles reprochent sa simple volonté de vouloir aller jusqu’au bout de son contrat, comme il l’avait fait à Porto.

Il ressort de cette petite lecture que cette “retenue sur salaire” est irrégulière, et pourrait peut-être ouvrir une brèche à un nouveau litige.

Au sentiment d’échec de la direction Marseillaise dans la politique de transferts, s’ajoute la colère de Pablo LONGORIA face à la résistance de quelques lofts du club, dont principalement Chancel MBEMBA. Une situation qui mettrait le président de l’OM dans une certaine irrationalité qui pourrait, si la dose ne dilue pas, produire des effets boomerang.

A propos de l'auteur

Par: Gaéthan Kombi

Politologue, Chercheur en Sciences Politiques et Administratives. Éditorialiste, Consultant politique et Chroniqueur sportif.
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