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Voici pourquoi tous les finalistes ont peur

Voici pourquoi tous les finalistes ont peur

Les examens d’État sont l’épreuve la plus périlleuse aux études secondaires en République Démocratique du Congo. Le caractère imprévisible des résultats qui en découlent donne à ces tests de fin de cycle une sensation encore plus particulière.

Cette année, il y en aura encore plus de 900 milles, ces finalistes qui vont trépigner des frissons, à chaque fois qu’un signal de l’annonce des résultats sonnera. Tous trembleront, sauf quelques irréductibles évidemment.

La peur investira ces élèves de degré terminal parce qu’ils ne sauront rien de ce qu’il se passera. Ils ne seront même pas associés, ni tenus au courant de l’évolution du processus. Comme d’habitude, certains s’apaiseront avec la fameuse phrase de consolation : “Chez nous c’est toujours le max de diplômes“. Sauf qu’à l’annonce de la sortie des résultats, même ces confiants tressailliront de peur, de crainte et d’anxiété.

Quant-aux impétrants issus des écoles de dimanche, l’appréhension sera encore plus insupportable pour une raison évidente. Jusqu’à la réception de la notification de leurs résultats, ils fileront leurs chefs d’établissement, question de savoir si ces derniers ont réellement envoyé les dossiers jusqu’à Kinshasa, le centre national des corrections.

À l’issue des épreuves, tout sera suspendu, et les yeux seront tous rivés vers “Kin La Belle“. Le temps s’arrêtera, jusqu’à ce que le ministère de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique annonce la sortie des résultats. Les élèves les plus confiants demanderont tout de suite, quand d’autres attendront les signes de leurs amis, collègues et proches pour y aller avec plus de sérénité. Espérant que le réseau sera bon .*C’est sans doute le moment le plus insupportable !*

*”Pas d’infos“* recevront les infortunés, sous forme d’un message. Les plus heureux eux recevront un message bien plus complet, en signe de réussite. Dans certains ménages régnera un silence de cimetière, pendant que dans d’autres les cris de joie et des bruits de liesse retentiront. Pour une fois, le fameux adage “Pas de fête quand ça pleure chez les voisins” perdra tout son sens.

Les lauréats qui s’y attendaient les moins detaleront dans tous les sens (caravanes, courses de joie…). À l’inverse, certains ratants moins résilients s’évanouiront simplement. C’est le seul jour où il n’y a que deux sentiments possibles ; la joie ou la tristesse, le rire de fierté ou le pleure de peine. Le troisième état n’existe pas.

Voilà ce que redoutent les finalistes. À la peur de rendosser l’uniforme “bleue et blanche“, après en avoir cédé le gros aux petits frères ou aux petites sœurs, s’ajoute la honte de passer aux yeux de tous comme un redoublant. Sans oublier ce sentiment irrésistible de se conformer, au moins encore un an de plus, aux restrictions étouffantes de l’école secondaire, au moment où ses anciens collègues se pavaneront dans les campus avec des tenues de choix.

A propos de l'auteur

Par: Gaéthan Kombi

Politologue, Chercheur en Sciences Politiques et Administratives. Éditorialiste, Consultant politique et Chroniqueur sportif.
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