L’artiste rappeur et slameur congolais a dévoilé le clip de son nouveau tube « Soldat » le vendredi 16 février. Un hymne à l’hommage à toutes ces personnes qui se battent jour et nuit pour survivre. Le son est le premier du prochain EP du gomatracien.

C’était un secret de polichinelles. Depuis quelques semaines, Osée teasait déjà le nom de la chanson avec les publications sur ses réseaux sociaux. Dans ces dernières, on le voyait arborant des tenues « militaires » accompagnées avec des paroles de motivation.

Il a décidé enfin d’offrir à ses mélomanes le son, sorti parallèlement avec le clip, disponible sur la chaîne YouTube de l’artiste et sur toutes les plateformes de téléchargement légales. Dans le clip, réalisé par le crack « The Toto », on voit Osée, sortir le matin de chez ses parents avec leur bénédiction pour aller « chercher la vie ». Ces premières séquences du clip sont suivies, déjà, des paroles bien  dosées : «… enfants de pauvres ça bosse dur, soldat des coins, soldat des rues. On tombe on se relève, on en parle pas, est-ce pour autant dire que ça devient facile ? Nos petites victoires ont le goût de la sueur, est-ce un coup de chance quand ça nous réussit ? »

Après il prend une direction non choisie en montant dans ce bus. La, le slameur Elektrik rappelle : « Nous autres, nos combats on ne les choisit pas. Nos conditions le font à notre place. On est sur plusieurs champs, on rêve du sommet. Plus que de finir premiers de classe, on change de tactique, on change les armes mais jamais l’objectif ». Dans le clip, l’artiste a décidé de mettre en exergue deux mondes mais surtout, de montrer le visage du misère que traversent ses compatriotes dans les camps des déplacés suite aux affrontements incessants qui continuent à ravager la vie des millions de personnes dans l’Est du Congo.

Tantôt dans la salle de sport, tantôt entouré de ses amis « soldat » ou encore près des maisonnettes en bâches, Osée à tenu à rappeler : « On fait ce qu’il faut, on change des amis s’ils sont faux. On change de modèles jusqu’à ce que ça fonctionne… » avant de continuer : « Et si vous la chance vous a souri, la nôtre n’a plus de dent. Visage de zombies pour que la vie comprenne qu’on est pas là pour perdre le temps ».

Pour que ses combats ne soient pas vains, l’artiste, qui est actuellement directeur artistique de « Jua rencontres » et membre actif du collectif « Goma Slam Session », exhorte Dieu d’écouter son enfant.

« J’ai voulu mettre en lumière ces petits et grands combats de tous les jours, qui se mènent dans le grand silence », a déclaré en exclusivité Osée à notre média par rapport à son œuvre. « J’ai voulu parler de moi, du courage qui me pousse à me lever chaque matin pour partir provoquer la réussite. J’ai pensé que beaucoup de personnes s’identifieront à ce message et qu’ils se ont motivées dans leurs combats. Eux, les soldats, comme moi ».

La chanson fédère des sonorités traditionnelles atypiques avec une direction artistique à masser l’âme. Une approche dont « ont besoin les populations congolaises », a souligné l’artiste. «  Dans un contexte tendu comme le notre, autant que le soutient, le peuple a besoin d’espoir et surtout du renforcement de leur résilience. Et cela commence par la reconnaissance et la mise en lumière de cette résilience », a conclu Osée.

C’est donc pour « Les cascadeurs », ce terme utilisé local pour désigner les personnes qui n’ont pas de travail fixe et se battent au quotidien pour survivre, et les victimes des atrocités de guerre que cette œuvre artistique est dédiée. Celle-ci est d’ores et déjà le premier son dévoilé du prochain EP de l’artiste dont « la date sera bientôt annoncée mais ce qui est sûr est que ça ne va plus traîner ».

A propos de l'auteur

Par: David KASI

David KASI est consultant en Communication et Journaliste indépendant, spécialisé en culture, arts, sport et société. Il travaille aussi dans la presse écrite et collabore avec des médias internationaux en tant que free-lance. Également, il est photo-journaliste.