RDC: le défoulement par les armes
« La violence peut, par un effet de catharsis, soulager un sentiment de rancœur »* , disait Everett Worthington.
Psychologiquement c’est vérifié, tout être humain est enclin à se défouler d’une peine, chacun à sa manière. Corneille Naanga, le désormais allié du M23 tente une libération par le procédé le plus radical.
La violence contre l’État
Il existe deux principales formes de violence en politique. Celle tenant de la puissance publique dont l’État reste le seul détenteur, et la violence contre l’État, celui dont ce dernier est exceptionnellement victime. Cette dualité théorisée par le professeur Alphonse Maindo dans l’un de chef d’œuvre « Des conflits locaux à la guerre régionale », permet de cerner l’option levée par Corneille Naanga, celle de la violence contre l’État, c’est à dire la rébellion contre les institutions légalement installées.
À la même enseigne que les M23, l’Alliance du Fleuve Congo « AFC » de Corneille Naanga, qui est d’ailleurs alliée à la rébellion pro-Rwandaise, se lance dans la violence contre l’État, afin de bousculer l’ordre étatique, et probablement s’y frayer une place de choix. Rappelez-vous que la violence contre l’État est souvent promotrice des progressions dans la politique. C’est à elle qu’on doit l’éclosion de la majeure partie de l’actuelle classe politique congolaise : Joseph Kabila, Jean Pierre Bemba, Delly Sesanga, sans oublier l’entrée dans le carré politique congolais des rwandais congolais dits Banyamulenge qui, à force d’avoir interagi « violemment » avec l’État congolais, sont parvenus à gagner leur plus grand pari, celui de s’affirmer comme des nationaux congolais.
Corneille NAANGA, la colère et le défoulement
L’architecte du hold-up électoral de 2018 se serait vu ravir ses carrés miniers installés en RDC par l’actuel régime. Un geste qu’il aurait pris comme une forme de remerciement d’âne, après la malhonnêteté intellectuelle dont il aurait fait usage pour placer l’actuel régime à la tête du pays. Depuis, lors il s’attaque au clan Tshisekedi tout en sympathisant avec ses farouches opposants (Dernièrement avec Moïse Katumbi).
C’est donc la colère de s’être vu retrancher les biens par le régime et non, comme il prétend, « l’effondrement de l’État » qui serait à la base de sa prise d’armes. Or, on sait très bien que, dans la logique des rébellions, les populations ne se raillent qu’à des forces centrifuges prônant le salut d’un pays en déperdition.
NAANGA, la mauvaise personne
Tous les congolais savent que c’est lui le « detourneur » de leurs voix en 2018. D’ailleurs, me semble-t-il, qu’ils ne le lui pardonneront jamais. Ainsi, en toute logique, « Aucun congolais, témoin du hold-up électoral de 2018 » ne pourrait s’allier à l’ancien président de la CENI. Peut-être les rares brebis galeuses dont la quête du lucre peut tout faire faire.
L’impopularité de la nouvelle « Alliance Fleuve Congo » est donc dessinable. Or, « Aucune armée, aussi puissante soit-elle, ne peut réussir ses conquêtes, jusqu’à renverser le régime, sans le soutien populaire« . Légalement, tout comme de force, c’est le peuple qui installe et légitime un régime. Le principe demeure infaillible.
Avec qui composera Corneille Naanga? Dans un premier temps avec les M23, parce que le peuple le considère comme un criminel électoral devenu rebelle contre son propre pays.
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