RDC / Changement de la constitution : la passe aveugle de TSHISEKEDI pour KABILA
C’est désormais, à en croire certains tambourineurs du régime en place, la constitution qui bloque le bon fonctionnement de l’État. Ce n’est plus la coalition bigarrée FCC-CACH comme à l’époque, mais la loi fondamentale de la République Démocratique du Congo. Et que donc, selon leur entendement, il se pose une nécessité de « changer cette constitution« , pas de la « modifier ». La précision des mots est ici d’une importance fondamentale.
« Nous allons réécrire une nouvelle constitution, à soumettre au peuple dans le cadre d’un référendum », s’est targué Steve MBIKAYI, qui se pose comme la plaque tournante de cette manœuvre qui ne chicane pas moins le peuple congolais.
Il est important de souligner d’entrée qu’aucune constitution n’est définitivement figée ou verrouillée à sa promulgation. Quoique, l’intention du constituant est d’en griffonner de plus durable qui soit. Sauf que, la conjoncture ne le permet pas. Le sait-on tous, la loi doit suivre le rythme du dynamisme de la société. La constitution se voit donc exposée à des modifications, ou à un remplacement par une autre. Ce, dans l’unique but d’en tirer plus de bien-être. Pour ça, des conséquences sérieuses s’en suivent, implacablement.
La RDC vers une 4 ème république ?
Qui serais-je pour prendre un tel risque ? De m’évertuer à dire, sans soubassement aucun, qu’un changement de constitution conditionne systématiquement la naissance d’une nouvelle République. Hélas, certains chercheurs en politique n’hésitent pas à avancer cette hypothèse dont la réfutabilité est pourtant sine quoi non, par le simple fait que la République a préexisté à la Constitution. Autrement-dit, ce n’est pas la constitution qui a donné naissance à la République.
Cependant, les évènements actuels vont dans le sens de confirmer cet effet d’entraînement. De nos jours, la promulgation d’une nouvelle constitution coïncide avec la naissance d’une nouvelle république. Le cas du basculement vers la 5 ème république du TOGO en est l’illustration parfaite. Ce phénomène de mode voudrait simplement dire que si la RDC adopte une nouvelle constitution, tel que ça se murmure déjà dans les couloirs, malgré la désapprobation de l’opposition, le pays basculerait vers une nouvelle république. La 4 ème pour être plus clair.
Des conséquences juridiques et politiques importantes
On ne fait pas les omelettes sans casser les oeufs, dit-on
En basculant vers une nouvelle République, la République Démocratique du Congo devra assumer des conséquences juridico-politiques importantes. La vraie, et la seule qui nous tape directement au système, et qui serait sans doute la plus sensible, c’est la « réeligibilite » de Félix TSHISEKEDI (Qui pourrait être fin mandat en 2028) et donc aussi de Joseph KABILA (Qui a été fin mandat depuis 2018).
La naissance d’une nouvelle république implique une sorte de « nouveau départ » du pays. L’État renaît et repart à la fois. Du moins du point de vue politico-juridique. D’ailleurs, pour s’éterniser au pouvoir, la plupart des dictateurs africains passent par la naissance d’une nouvelle république. Ainsi, ils redeviennent éligibles, et vont même jusqu’à illimiter le nombre des mandats.
Il est donc d’une importance capitale que les congolais sachent, à l’avance, la révolution que pourrait charrier la nouvelle constitution.
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