Élections/RDC: quel est le profil d’un bon candidat?
La RDC s’apprête à accueillir les élections générales, ce mercredi 20 décembre 2023. En ville de Goma, comme partout ailleurs au pays, les populations sont en attente de ce jour fatidique.
Des jeunes dévoués pour un vote conscient
Tout au long de la journée de ce mardi 19 décembre, quelques jeunes dévoués ont mené une sensibilisation pour le vote conscient en faveur des populations politiquement encore moins éduquées, souvent manipulées par des cadeaux et d’autres déçues par des réalisations effectuées par les précédents représentants.
La mission : sensibiliser les personnes à l’âge de voter, sur le bon profil d’un candidat, que ça soit à la présidentielle, aux législatives ou aux élections municipales.
Ils étaient une dizaine, vêtus en t-shirt blanc avec comme message : #Tusidanganyike, qu’on peut traduire en français « Ne soyons pas dupes ». Parmi eux, il y a des artistes, des défenseurs de droits de l’homme, les communicants et les étudiants.
Trois points chauds ont été repérés pour cette fin. En premier lieu, ces sensibilisateurs ont débuté leur périple du côté de Birere, le quartier le plus mouventé de la ville de Goma. Un choix stratégique parti du lieu populaire appelé communément « Jolie ». De là, ces jeunes ont rappelé aux passants que « votre député est votre voix au parlement ». Certains habitants ont répondu positivement à l’initiative en dévoilant leurs attentes vis-à-vis de ceux qui ont battu campagne sous l’insigne de dons empoisonnés. « Moi, je ne veux pas d’un député qui vient nous tromper avec l’argent chaque après cinq ans », a déclaré par exemple une maman vendeuse. « Pour cette fois, je vais faire un choix judicieux d’un député qui saura nous représenter au parlement et qui mettra en avant les problèmes de la population ».
Après ce premier pas à Birere, qui s’est poursuivi jusqu’au fameux « Rond point Birere », cap au marché « Alaline », situé au centre de Goma, dans le quartier Himbi. Là aussi, ces jeunes ont usé des Dictaphones et des flyers où ont pouvait lire, en swahili, les rôles que doivent jouer le député national, provincial et le conseiller communal. C’est à dire: « représenter la population locale au niveau national, proposer des lois à voter ou encore surveiller le gouvernement central ». Pour le poste du conseiller communal, qui est une nouveauté dans le commun de tous les électeurs, les sensibilisateurs ont rappelé qu’un conseil communal est celui « qui représente les citoyens au niveau de la commune, prend des décisions pour le développement de la commune et gère les affaires de la commune comme le budget ou encore les services publics ». Ces jeunes, constitués de filles et garçons, ont chuté par le marché « Nyabushongo », un autre lieu très fréquenté. La population de cette partie s’est montrée la plus défensive face à la sensibilisation. On se rappellera que c’est là qu’une cinquantaine de personnes ont été tuées par « l’armée congolaise » pour réprimer une marche d’un mouvement appelé le « Wazalendo ». Plus d’un ont souligné qu’ils n’iront pas voter après ce qu’ils ont vécu durant ces derniers mois. Malgré tout, les sensibilisateurs leur ont fait savoir que « le changement passe par le vote ».
Près de 44 millions de Congolais sont appelés aux urnes ce 20 décembre pour la présidentielle, les législatives et les communales dans 75 000 bureaux de vote pour départager plus de 100 000 candidats.
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