Chronique – Usiku wa Zamani : un atterrissage en douceur, un envol prometteur !
Le dimanche 28 juillet, à Goma, s’est achevé le festival Usiku Wa Zamani, une seconde édition qui a su répondre aux attentes au dernier jour. Si le début du concert avait été timide, la fin, elle, a été flamboyante.
Ce dimanche, Goma était en effervescence. Entre le concert gospel Go PRAISE au stade de l’Unité et un rassemblement catholique de JDJ [ Journées Diocésaines de jeunes ], l’atmosphère était électrique, annonçant un dernier jour tout en contrastes. Les festivaliers étaient nombreux, les stands débordaient de vie, et l’ambiance était à son comble. Un véritable festival, au sens le plus authentique du terme.
La programmation, attendue avec impatience, s’est dévoilée lentement, les premières notes ne résonnant qu’aux alentours de 18 heures. Bolivar M’vulu, artiste congolais basé en Hollande, a ouvert le bal avec son reggae entraînant, sa voix reconnaissable faisant vibrer les cœurs et les corps. Le public, déjà enjoué, s’est laissé emporter par le rythme.
Puis, soudain, l’inattendu s’est invité : une coupure de courant. La première, courte, n’a pas suffi à doucher l’enthousiasme, mais la seconde, longuette, d’une heure, a fait grimacer les organisateurs. Pourtant, au milieu de cette obscurité, les festivaliers ont su garder le moral, trinquant avec des verres à la main tout en savourant des mets locaux. L’attente était une épreuve, mais elle a aussi révélé la résilience d’un public avide de musique.
Léon Mpaka Love a fait son entrée, tel un phare dans la tempête, réanimant l’énergie du public avec sa danse contagieuse et ses interprétations de rumba congolaise. Puis est venu Demba, qui a prouvé que son étoile brillait aussi à Goma, offrant un rap conscient qui a fait écho dans les âmes des mélomanes. Isra Mello a ensuite embrasé la scène, son look audacieux et son talent indéniable captivant une foule en émoi, soutenue par des fans brandissant des pancartes à son effigie.
Wanny S-King, le légendaire artiste de la scène locale, a confirmé son statut de roi du reggae dans la ville touristique. Avec ses tubes intemporels, il a entraîné la foule dans une danse collective, abordant des thèmes de justice et de paix à travers un reggae puissant. Les rastafaris étaient en fête, et la communion entre l’artiste et son public était palpable. Puis est arrivé le moment tant attendu des invités internationaux. MR. Nice, la légende tanzanienne, a su envoûter le public avec sa voix et sa présence scénique, faisant revivre des souvenirs d’un autre temps. Les festivaliers, enjoués, chantaient en chœur ses morceaux emblématiques, un véritable retour aux sources de la musique africaine.
La star de la soirée, TWENTY Pourcent, a fait une entrée remarquée. Vêtu de noir, son charisme sur scène a rapidement conquis le cœur des jeunes de Goma. Les premières notes de ses tubes ont fait vibrer la foule, qui, en unisson, s’est chargée de terminer chaque refrain. Au fil des morceaux, TWENTY Pourcent, habitué à capturer son public, a su répondre à chaque appel, chaque demande de la foule, créant une atmosphère électrisante.
Malgré les absences notables, comme celle du groupe tanzanien TMK, la soirée s’est conclue sur une note positive. La prestation surprise de La Reine, venue de Bukavu, a ajouté une touche de magie à cette soirée déjà bonne.
Cette deuxième édition d’Usiku Wa Zamani a su franchir un cap, promettant une évolution pour la suite. Les défis étaient nombreux, certes, mais la passion des artistes et l’enthousiasme des festivaliers ont permis de transformer une soirée qui aurait pu être chaotique en un moment de pure communion. On attend avec impatience la troisième édition, en espérant qu’elle nous réserve encore plus de surprises et de moments inoubliables.
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