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Chronique : Usiku Wa Zamani 2024, un lancement en demi-teint

Chronique : Usiku Wa Zamani 2024, un lancement en demi-teint

Le 26 juillet, le stade Afia de Goma a accueilli l’ouverture de la deuxième édition du festival Usiku Wa Zamani. Bien que l’événement promettait d’être un moment fort de la scène culturelle, il a déçu par une affluence timide et des performances inégales.

Dès l’ouverture des portes à 10h, l’attente d’un public nombreux s’est transformée en une désillusion. Ce n’est qu’en fin de journée que les festivaliers ont commencé à affluer, laissant le stade, pourtant majestueux, presque vide pendant une grande partie de la soirée. Les premiers arrivants ont profité des stands de nourriture, mais l’énergie collective se faisait attendre.

À 17h13, l’animateur Chico Iceberg a donné le coup d’envoi des festivités, introduisant le concept du festival avec son style inimitable. Trente minutes plus tard, la scène était investie par des artistes underground locaux, mais l’absence de communication sur la programmation a laissé le public dans l’incertitude. Quand même, la performance en animation de DD2, qui accompagnait Chico, a mis du piquant dans la timidité qui régnait au sein du lieu.

La première grande performance de la soirée a été assurée par Fimbokali Mtulivu. En tant que précurseur de la rumba swahili, comme il se nomme, il a tenté de captiver l’audience avec ses chansons sur la paix et la cohésion sociale. Malheureusement, la magie n’a pas opéré. Quarante minutes et quatre chansons plus tard, le public restait peu réceptif, et la promesse d’une atmosphère festive semblait s’évanouir.

Dudu Baya, l’artiste tanzanien tant attendu, a également déçu. En seulement 11 minutes, il a présenté ses classiques, mais son état d’ébriété apparent a suscité des réactions négatives de la part du public, qui l’a interpelé avec des huées. Malgré cela, certains festivaliers ont tenté de chanter avec lui, mais la voix de la légende, marquée par le poids des années, semblait s’effacer. Dudu Baya a promis de revenir plus fort lors de la deuxième soirée, mais les doutes demeurent.

À l’opposé, la performance de Lolilo a été un véritable souffle d’air frais. Le chanteur burundais a su capter l’attention du public gomatracien en établissant une connexion authentique. En seulement 15 minutes, il a insufflé du rythme et de la bonne humeur, clôturant la soirée sur une note positive. Un incident mémorable a eu lieu lorsqu’un festivalier a réussi à sauter sur scène, mais l’artiste a su gérer la situation avec brio, prouvant qu’il était en pleine forme, bien sûr avec l’appui des agents de sécurité.

Malgré ces performances contrastées, l’équipe technique a réalisé un travail remarquable, assurant la sécurité et le bon déroulement de l’événement. Pour cette deuxième journée, les attentes sont élevées, tant pour l’affluence du public que pour la qualité des prestations. Les artistes annoncés, tels que Bushoke, Belle 9 et le groupe TMK, pourraient bien redresser la barre de ce festival qui est l’un des grands rendez-vous estivaux de la ville.

A propos de l'auteur

Par: David KASI

David KASI est consultant en Communication et Journaliste indépendant, spécialisé en culture, arts, sport et société. Il travaille aussi dans la presse écrite et collabore avec des médias internationaux en tant que free-lance. Également, il est photo-journaliste.
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