Nord-Kivu: masculinité, violences et adhésion aux groupes armés, AIDPROFEN propose
L’organisation Actions et Initiatives de Développement pour la Protection de la Femme et de l’Enfant et l’École de Formation et des Recherches en Genre ont fait bloc commun, pour mener une recherche sur les perceptions des communautés sur la masculinité et les conflits armés au Nord-Kivu.
Trois mois durant, des descentes sur les terrains ont été organisées à l’intérieur de la province, dans des camps de déplacés, notamment dans le territoire de Masisi, afin de comprendre entre autres, les liens existant entre la masculinité positive et l’adhésion aux groupes armés et/ou, le recours aux violences.
« On a remarqué que la masculinité jouerait un rôle important dans l’adhésion aux groupes armés, du fait que la connotation accordée à l’homme comme protecteur, pourvoyeur, influencerait ce dernier à y adhérer pour subvenir aux besoins de sa famille » a fait savoir vendredi 06 Septembre en ville de Goma, un expert en genre associé à la recherche, à l’issue de son exposée sur la restitution du rapport d’enquête.
Justin MBUSA et ses collègues de l’ECOGE, « ont remarqué que les hommes adhérent plus aux groupes armés puisqu’ils veulent répondre aux exigences familiales, aux exigences communautaires. À part cela, il y a d’autres causes comme les conflits fonciers. »
Dans le rapport, il a été révélé que seules six femmes sont présentes dans des groupes armés, sur les dix-neuf membres enquêtés. Un faible taux d’adhésion des femmes, qui s’explique par le fait qu’on « n’attend pas des femmes qu’elles protègent la communauté. Dans la communauté, on ne veut pas voir la femme au premier plan, lorsqu’il y a des risques, on estime qu’elle doit être protégée. Le très peu de femmes qu’il y a dans des groupes armés, on a constaté après la recherche, qu’elles se sentent discriminer » a rapporté la coordonnatrice de l’organisation AIDPROFEN.
Par ailleurs, Passy MUBALAMA est convaincue qu’on ne peut pas « résoudre le problème par un autre problème. Pour nous, les armes n’ont jamais été la solution » a-t-elle mentionnée avant de faire une proposition. « On peut par contre entreprendre, créer des petites entreprises, petites activités génératrices des revenus. » Et pour y arriver, « il est très important de continuer à mobiliser la population parce que dans un contexte des conflits et face aux attentes que la population a des hommes et des femmes, on sent que les normes sociales ont un impact sur la montée des conflits dans la région » a indiqué la coordo, répondant aux questions des journalistes.
Partenaire d’AIDPROFEN, l’École de Formation et des Recherches en Genre (ECOGE) n’a que trois ans d’existence.
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