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RDC: le gouvernement dialoguera-t-il avec le M23? Voici les raisons du refus

RDC: le gouvernement dialoguera-t-il avec le M23? Voici les raisons du refus

Au moment où l’armée congolaise (FARDC) annonce l’ascension sur son ennemi, le mouvement du 23 mars (M23), le président Kenyan, lors de sa visite aux Etats-Unis, aux côtés de son hôte l’américain Joe Biden, s’est illustré par un discours qui a créé un remous au sein de l’opinion congolaise.

J’ai récemment dépêché mon ministre des affaires étrangères à Kinshasa, et d’ici peu , nous allons voir comment commencer le dialogue sous le processus de Nairobi. Nous croyons qu’il n’y a pas de solution militaire dans l’est de la RDC” a déclaré William Ruto pour qui, ce conflit est congolo-congolais.

Une position qui est en déphasage avec celle des autorités congolaises qui campent sur l’option militaire. Le gouvernement congolais qualifie la présence et le soutien du Rwanda aux rebelles des pillages de ses ressources naturelles, accusant son voisin de tirer profit des troubles communautaires à l’est de son territoire.

Arrivé à Goma au milieu de ce mois, en marge des obséques de victimes des bombardements de la rébellion pro rwandaise dans les camps situés à Mugunga, le porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya a laché: ” l’unique solution à cette guerre nous imposée par le Rwanda est l’aspect militaire.
Par ailleurs, l’armée congolaise a lancé des opérations de reconquête des zones sous contrôle de la rébellion M23

Depuis fin 2021, les M23 se sont emparés de vastes pans du territoire au Nord-Kivu, provoquant les déplacements de centaines de milliers de personnes.

Nous voulons un dialogue direct avec le gouvernement, il faut s’attaquer aux racines du conflit“, a déclaré Lawrence Kanyuka, porte-parole politique du mouvement, sans préciser les revendications du M23.. “On ne peut pas mettre la charrue avant les boeufs”, s’échappe-t-il au micro d’un média européen.

Mouvement majoritairement tutsi, en sommeil depuis 2013, le M23 a repris les armes il y a un peu plus d’un an, en reprochant à Kinshasa de ne pas avoir respecté des engagements sur la démobilisation et la réinsertion de ses combattants fiables et efficaces de bonne gouvernance à tous les niveaux et dans tous les domaines, y compris celui de la certification, de l’exploitation, de l’évaluation et du contrôle des ressources naturelles.

Le Mouvement du 23 mars est majoritairement composé de mutins des Forces armées de la RDC (FARDC), dont beaucoup sont d’anciens membres du CNDP de Laurent Nkunda.

Ces hommes, intégrés dans l’armée congolaise après la signature de l’accord du 23 mars, ont fait défection de l’armée et repris les armes en avril dernier, accusant le gouvernement congolais de n’avoir pas respecté les termes de cet accord.

Après la prise de Goma en 2012, le M23 a élargi ses revendications aux questions de droits de l’homme, de démocratie et de bonne gouvernance, accusant au passage le président Kabila d’avoir triché aux élections de novembre 2011.

Les négociations devraient inclure, selon le M23, les représentants de l’opposition, de la société civile et de la diaspora congolaise.

Des accords qualifiés de graves erreurs par le président Tshisekedi

Pour son premier rendez-vous avec la presse RD-congolaise depuis sa réélection, Tshisekedi a donné priorité à la situation sécuritaire dans l’Est de la RD-Congo.
Malgré l’avancée des rebelles, Kinshasa est de marbre. Aucune négociation possible avec ces derniers, commente Félix Tshisekedi qui s’est dit cependant prêt à entamer des “discussions” en face à face avec Paul Kagame, véritable” agresseur” de la RD-Congo.

L’Est de la RDC n’est pas que victime du M23

Selon Kivu Security Tracker (KST), 121 groupes armés nationaux et étrangers opèrent dans la partie est de la RDC.
Fin avril, Tommy Tambwe, l’ancien coordonnateur du programme de désarmement, démobilisation, réinsertion communautaire et social (P-DDRCS), avait même avancé, sans plus de détails, un chiffre supérieur de 252 groupes armés locaux et 14 groupes armés étrangers actifs dans le pays.
Ces groupes armés dont la plupart ont manifesté l’intérêt de rejoindre ce programme démobilisation, massacrent, terrorisent et exploitent la population, causant des déplacements massifs des Congolais.
Certains de leurs animateurs sont sous le coup des sanctions internationales pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

A propos de l'auteur

Par: Rossy MUHEMEDI

Journaliste, Éditorialiste et Communicant congolais basé en ville de Goma.
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